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Les masques tombent

Les masques sont essentiels en termes sanitaires. Il faut être capable de réagir à toute résurgence pandémique. Or, aujourd’hui, on ne fabrique plus de masques en Bretagne.


Faut-il rappeler la situation de 2020 ? Le 15 mars, le gouvernement annonce le confinement face à la covid-19. Chacun tombe des nues, les réserves stratégiques de masques voulues après la crise H1N1 n’existent plus. Des ministres, pour mieux cacher l’impéritie du gouvernement, nous expliquent que le masque n’est pas vraiment utile mais doivent rapidement se rendre à l’évidence. Il faut trouver en urgence des masques à l’étranger. Souvenez-vous de ce printemps au cours duquel chacun se démenait avec les moyens du bord pour faire venir des masques de l’étranger afin de les distribuer aux personnes les plus exposées et aux métiers « essentiels ».


C’est alors que nous nous sommes souvenus que deux ans plus tôt, la dernière usine de masques bretonne avait fermé à Plaintel. L’ancien directeur du site rassemble d’urgence les compétences qui avaient été celles de ses équipes alors dispersées. Un investisseur privé se fait connaître. Un site de production s’installe dans l’ancienne usine Chaffoteaux-et-Maury à Ploufragan. La production est lancée. Pendant ce temps, d’autres sites de production s’organisent en Bretagne, Diwall à Ploudaniel, Mptec à Québriac, Les celluloses de Brocéliande à Ploërmel et la Coop des masques à Grâces.


C’est cette dernière qui attire la lumière des projecteurs et l’attention des collectivités. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’une SCOP (Société coopérative et participative) ? Parce qu’elle est dirigée par un ancien ministre et conseiller régional EELV ? Que sais-je ? Le fait est que la Coop des masques entraîne les collectivités à investir d’importantes sommes qu’elles perdront au final. La Région Bretagne y perd 200 000 euros.


« Demain, si la pandémie frappe à nouveau, il ne faudra pas pleurnicher. »

Avant que la SCOP ne soit liquidée, le ministre/directeur passe la main à ceux qui seront chargés d’accompagner la fin de l’aventure. Nous sommes en octobre 2022.


Entre-temps, l’usine de Ploufragan se développe avec de vrais professionnels sans que la puissance publique ne les encourage. Parmi les avantages comparatifs du projet, il y a notamment la production de la matière première, le Meltblown. L’usine de Ploufragan est la seule usine de masques à produire ce Meltblown en Bretagne. La souveraineté n’est pas uniquement la production des masques mais également ce qui est nécessaire à la production des masques.


En novembre 2022, la production des masques Diwall est suspendue. Car c’est là que se révèle l’attitude incroyable du gouvernement et de sa ministre Mme Pannier-Runacher. En sortie de crise sanitaire, le gouvernement ne sait pas orienter la commande publique, notamment celle des hôpitaux vers la production française et notamment bretonne. Plus la ministre parle de souveraineté, plus les marchés publics reprennent la direction de l’étranger.


Petit à petit, les lignes de production cessent leur activité en Bretagne pour en arriver à la même situation qu’à la veille de la pandémie : on ne produit plus de masques en Bretagne. Même la commande de cinq millions de masques pour l’armée a été réservée à des produits d’importation.


En totale contradiction avec les propos gouvernementaux sur la souveraineté ou la réindustrialisation, l’histoire retiendra que la puissance publique n’aura tiré aucune leçon de la crise sanitaire. Nous sommes en matière de production de masques dans la situation d’avant la covid, avec une absence de production de masques en Bretagne. Demain si la pandémie frappe à nouveau, il ne faudra pas pleurnicher.

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