Hissons Haut la Bretagne

Droite, centre et régionalistes au Conseil régional de Bretagne

Autonomie – Contribution du groupe « Hissons haut la Bretagne »

Le groupe « Hissons haut la Bretagne » qui siège au Conseil régional de Bretagne depuis juin 2021 est issu de la droite, du centre et de régionalistes qui se reconnaissent dans des valeurs partagées.

Des valeurs partagées

Ces valeurs sont de trois ordres :

•    Celles qui, comme la liberté et la responsabilité, sont l’expression de la subsidiarité posée comme postulat et aboutissent à la pratique de la subsidiarité.

•    Celles qui amènent à considérer qu’il faut « conserver ce qui vaut et réformer ce qu’il faut » en refusant toute position dogmatique qui par principe vaudrait pour toute chose. Nous ne voulons ni de table rase ni nous accrocher à une sorte de passé idéalisé.

•    Celles qui ont comme finalité de permettre par la responsabilisation, le respect voire la restauration de la dignité de chacun.

Vers une véritable subsidiarité

Les valeurs du groupe « Hissons haut la Bretagne » se construisent autour de la liberté et de la responsabilité. Ces libertés et cette responsabilité s’appliquent autant aux individus qu’aux constructions sociales telles que la famille, l’entreprise, les associations ou les collectivités locales. Sur des bases personnalistes, le groupe « Hissons haut la Bretagne » considère que les personnes ne se construisent pas seules mais en société. « La force de la cité ne réside pas ni dans ses remparts ni dans ses vaisseaux mais dans le caractère de ses citoyens » écrit Thucydide. Autrement dit, c’est le degré d’adhésion qui fait la vraie différence. Décentralisation ou autonomie, l’appartenance à une identité commune et partagée et sa traduction dans les faits quotidiens sont essentiels. L’exercice de ces libertés et de cette responsabilité nécessite la pratique de la subsidiarité.

« Le principe de subsidiarité est une maxime politique et sociale selon laquelle la responsabilité d’une action publique, lorsqu’elle est nécessaire, revient à l’entité compétente la plus proche de ceux qui sont directement concernés par cette action. Lorsque des situations excèdent les compétences d’une entité donnée responsable de l’action publique, cette compétence est transmise à l’entité d’un échelon hiérarchique supérieur et ainsi de suite. Le principe de subsidiarité veille à ne pas déconnecter la prise de décision publique de ceux qui devront la respecter. »

La pratique de la subsidiarité est la seule à permettre le respect de la dignité de chacun, d’une part, et la recherche de l’efficacité, voire de l’efficience, d’autre part, dans l’exercice de l’action publique. Elle justifie par elle-même les formes d’autonomies locales ou régionales.

La recherche de la transmission

La groupe « Hissons haut la Bretagne » aime à considérer ce qui peut demeurer et être transmis parce que cela a de la valeur. Parmi ces éléments à transmettre figurent notamment, les modes de vie, le patrimoine architectural, le patrimoine naturel, la culture, la langue, les traditions (considérant qu’elles sont vivantes). Il ne s’agit pas de « transmettre pour transmettre » mais de transmettre tout ce qui peut participer de la construction des générations à venir. Elles ont des droits sur tous ces éléments et nous avons le devoir de leur permettre d’y accéder comme un bien commun partagé entre les générations.

Le respect de la dignité de chacun

En respectant les libertés, les responsabilités, la subsidiarité, le patrimoine commun qu’il nous faut transmettre, c’est la dignité de chacun que nous souhaitons voir respectée, dignité qui permet de s’inscrire dans une société concrète, une communauté non exclusive, qui favorise la prise d’initiative, le goût de l’action commune ; dignité de chacun à qui l’on peut transmettre des points de repères dont il conserve la liberté de les accepter, de les refuser ou de les faire évoluer.

Un principe : Rechercher de l’efficience dans l’action publique

Pour faire vivre ces valeurs, le groupe « Hissons haut la Bretagne » est attaché à un principe non négociable : la recherche de l’efficience dans l’action publique.

Concrètement, le financement de l’action publique s’appuie sur des recettes qui sont puisées dans les revenus de chacun de nos concitoyens. « L’argent public » n’est, à l’origine, que de l’argent « privé » que chacun de nos concitoyens a gagné grâce à son travail. Afin de respecter la dignité de chacun de ces contribuables/citoyens, l’action publique se doit d’être économe et de trouver les meilleures voies et moyens pour atteindre les résultats escomptés avec efficience.

Par efficience, nous entendons «qui aboutit au résultat recherché avec le minimum de dépenses et d’efforts. » La Bretagne ne réussira cette autonomie que si elle devient un véritable laboratoire de l’efficacité de l’action publique sorte de gage de reconquête démocratique. Si nous sommes décentralisateurs, c’est parce que nous croyons que la décentralisation est l’une des solutions pour atteindre cette efficience. En revanche, nous sommes parfaitement conscients que cette efficience n’est pas automatique et qu’elle nécessite des efforts. Une collectivité décentralisée voire autonome peut très bien tomber dans les travers qui sont ceux de l’Etat dans ce domaine. Il peut exister une forme d’autonomie centralisatrice, de région jacobine.

Comment ces valeurs s’appliquent-elles à la question de l’autonomie de la Bretagne ? La pratique de la subsidiarité doit permettre à des régions comme la Bretagne d’exercer toutes les compétences pour lesquelles elle est mieux placée que l’Etat ou l’Europe. Mais cette conviction n’a de sens que si elle s’engage à pratiquer la subsidiarité vis-à-vis des collectivités infra et de l’ensemble des corps de la société (familles, entreprises, associations…). Si la différenciation, la décentralisation ou la déconcentration sont importantes à l’échelle de la Région, elles ont aussi de la valeur à l’échelle de chaque collectivité jusqu’à la commune. L’autonomie doit être respectueuse de la volonté et du droit à la subsidiarité de toutes les collectivités bretonnes.

La Bretagne est dotée d’un patrimoine exceptionnel sur tous les plans. Ce patrimoine est une valeur qui doit être transmise en voulant vraiment qu’il demeure un patrimoine vivant. Mais ce patrimoine ne peut pas être exclusif. Les Bretonnes et les Bretons étant également attachés à la transmission d’un patrimoine français et d’une civilisation européenne. Sur ces deux points, le groupe « Hissons haut la Bretagne » considère que le statu quo actuel de la décentralisation n’est pas satisfaisant et que l’autonomie, pour la Bretagne, est un chemin riche de promesses.

Un temps favorable

Le groupe « Hissons la Bretagne » considère que nous vivons un temps favorable pour franchir cette nouvelle étape. La situation de l’Etat français (à ne pas confondre avec la Nation), nécessite des réformes de fonds afin de lui permettre de se recentrer sur ses missions «régaliennes». Il ne pourra le faire qu’en faisant confiance aux régions.

La Bretagne est mûre pour l’exercice de l’autonomie sans que cela n’ouvre des débats nationalistes tels qu’ils ont été connus au 20ème siècle.

Ecueils et entraves à lever

Voici quelques entraves à lever dès le départ. Pour aller vers cette autonomie, la Bretagne doit faire valoir toutes les compétences auxquelles la pratique de la subsidiarité lui permet de prétendre. Ce qui fera la différence, c’est l’adhésion de la population. Un véritable travail d’inventaire doit être réalisé dans ce sens. Pour aller vers cette autonomie, la Bretagne doit engager un dialogue ferme avec l’Etat afin que les recettes qui lui seront attribuées permettent d’exercer ces nouvelles compétences. Ces nouvelles compétences devront être propres à la Bretagne du fait de ses singularités géographiques, culturelles, économiques…

Il n’est pas nécessaire de passer par un nouveau format réglementaire adapté à toutes les régions de France. Cette autonomie devra s’exercer sur l’ensemble du territoire breton dont la cohérence historique, culturelle, mais aussi économique nécessite une Bretagne à cinq départements, de Nantes à Brest et de Fougères à Clisson.

Pour réussir ce projet d’autonomie, quelques écueils importants sont à éviter. Réussir à mobiliser l’ensemble des Bretonnes et des Bretons, ainsi que les corps intermédiaires autour de cet objectif et éviter d’avoir une pratique « jacobine » à l’échelle régionale qui vouerait le projet à l’échec. Qu’est- ce qu’une pratique jacobine à l’échelle régionale ? C’est un pouvoir vertical exercé par la Région et la réplication de suradministration française à l’échelle bretonne.

Engager la négociation à l’échelon politique.

S’enfermer à l’échelon administratif serait également source d’échec. Négocier à l’échelon politique, c’est mobiliser les parlementaires bretons mais également les acteurs économiques pour mieux se faire entendre à Paris.

Ignorer l’échelle démocratique de ce projet.

S’il n’emporte pas la conviction des Bretonnes et des Bretons, il échouera. Les Bretonnes et les Bretons font partie des Français les plus fiers de leur région. Sont-ils mûrs pour une démarche d’autonomie. Rien n’est moins sûr. Il y a un véritable travail de conviction à faire. Il doit passer par les choses concrètes, les entreprises, les fêtes, l’école…

Vouloir faire tout seul sans tenir compte des démarches qui peuvent être ou avoir été engagées à l’échelle nationale.

Ce n’est pas parce qu’une proposition décentralisatrice émane de l’échelon français qu’il n’est pas bon ou soutenable tout ou partie (Proposition de Guy Geoffroy, propositions du Sénat …)

Dans le contexte national et international qui est le nôtre, le Groupe « Hissons haut la Bretagne » est convaincu qu’une démarche vers l’autonomie, respectueuse des libertés, promouvant la responsabilité, basée sur l’exercice de la subsidiarité, sur l’envie de transmettre un patrimoine vivant dans un monde instable, est une voie riche d’avenir pour la Bretagne. Il souhaite une démarche à la fois résolue et pacifiée afin que les Bretonnes et les Bretons trouvent au 21ème siècle les chemins d’un développement équilibré et enraciné, d’une aventure collective source de fierté pour tous.


Publié

dans

,

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *