Hissons Haut la Bretagne

Droite, centre et régionalistes au Conseil régional de Bretagne

Session – Discours de politique générale

Il est des tragédies que finalement seul le silence du recueillement apaise. Et nous ne pouvons que regretter les indécentes polémiques qui font entendre leurs sons discordants. Chacun en conscience assume ce qu’il ressent et ce qu’il pense. Mais les mots ont un sens et refuser de les utiliser est coupable. Silence… et transition difficile avec le contenu de notre session d’autonome

Une nouvelle série fait la une de B, le magazine de l’exécutif. 200 épisodes de 7 minutes, diffusés en streaming sur France TV slash, compilés en format hebdomadaire de 35 minutes. Soutenue financièrement par la Région Bretagne, et Vitré communauté, tournée dans l’ancien lycée agricole des hairies à Etrelles. « C’est une série qui se veut au plus près de la réalité du métier (d’agriculteur), en prenant en compte sa diversité» nous explique son producteur exécutif.

Vous l’avez reconnue. Je veux parler de la série… Deter.

Deter, en langage jeune, çà signifie déterminés. Mais je me suis permis d’en faire un acronyme porteur des qualités que nous aimerions reconnaitre à votre majorité. D.E.T.E.R. pour :

Déterminés

Exigeants

Transparents

Eclairés

Résolus

D comme Déterminés, nous aimerions que vous le soyez pour affronter les défis qui sont ceux de la Bretagne. Ils sont démographiques, économiques, sociaux et environnementaux. C’est pour les relever que notre groupe Droite, Centre et Régionalistes, a accepté de participer à votre démarche dite « autonomie ». 1er groupe d’opposition, nous n’en sommes pas moins des élus régionaux à l’esprit constructif, guidés avant tout par l’amélioration de la vie quotidienne des Bretonnes et des Bretons. Comme le préciseront Agnès LE BRUN et Stéphane de SALLIER DUPIN, notre groupe se veut porteur de valeurs fortes, nous avons tout au long de nos travaux, redit notre attachement à la liberté, à la responsabilité, à la solidarité, à la transmission. Face à l’inefficacité trop souvent constatée de l’action publique, nous estimons qu’il convient de travailler urgemment à une meilleure organisation des pouvoirs.

Faire plus efficace, plus lisible pour les citoyens et moins cher pour les finances publiques, telle est l’ambition de notre groupe. Comment ? Par la décentralisation, la déconcentration, la subsidiarité et… l’autonomie règlementaire et financière. Et oui Monsieur Pénelle.

Est-ce à dire que nous voulons pour la Bretagne ce qu’Emmanuel Macron a promis aux Corses, comme vous l’avez réclamé Président ? Il faudrait déjà en savoir un peu plus sur la mise en œuvre concrète de cette -énième – promesse et la chance de la voir aboutir…

Et si déjà le gouvernement respectait tout simplement l’article 72 de la Constitution, celui qui garantit la libre administration des collectivités locales ! Elle oblige à la clarification des compétences et offre l’assurance de moyens financiers pour les assumer. Or, depuis 2017, c’est tout l’inverse qui se passe. Recentralisation, sur administration, baisse des dotations… caractérisent hélas, les relations entre les collectivités et l’Etat, contrairement aux discours convenus. L’article 72 est aussi riche de son quatrième alinéa ; celui qui permet aux collectivités territoriales ou à leurs groupements « de déroger, lorsque la loi ou le règlement l’a prévu, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences ».

La seule application de cet alinéa devrait ouvrir des perspectives en matière d’orientation, de formation, dois je citer les milliers d’offres d’emplois non pourvus,… de logement, notre région comme d’autre s’enfonce dans la crise,… de santé avec la désertification médicale et les difficultés des hôpitaux… de la gestion de l’eau, stratégique… pour ne citer que ces quelques exemples sur lesquels notre région peut et doit pouvoir agir, si elle en a la volonté… et les moyens juridiques comme financiers.

Une contribution transpartisane a donc été remise à la Première ministre le 28 septembre, lors de sa venue au Congrès des régions. Un Congrès que la chef du Gouvernement a conclu, sans annonce particulière, sans réponse à l’appel de St Malo lancé par la présidente de l’association des régions de France… et sans gwen a du, le drapeau breton n’ayant pas eu droit de citer sur scène… Quel sort sera réservé à ce rapport d’étape ? Je ne voudrais pas lui faire de procès d’intention mais force est de constater que nos multiples vœux à la Première ministre sont restés à ce stade… sans réponse. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le vœu de notre groupe à l’occasion de cette session est tout simple : le vœu que la Ministre réponde à nos vœux ! 

Nous comptons désormais 2 parlementaires de plus issus des bancs de cet hémicycle. A mon tour, au nom de notre groupe Hissons Haut la Bretagne et dans la tradition républicaine, de les féliciter d’avoir rejoint ceux du Sénat. Je leur souhaite de s’associer à tous ceux qui, au niveau national, défendent l’intérêt général. Puissent-ils ne pas oublier qu’ils étaient ou sont ici membres de groupes qui prônent plus de liberté pour la Bretagne. Puissent-ils se montrer déterminés.

E comme Exigeants, c’est ce que nous attendons de notre relation avec l’Etat. Cette session d’automne est celle qui entérine le Contrat de plan Etat Région sur les mobilités, une contribution de 233 millions d’euros dont chacun s’accorde à reconnaitre qu’elle ne couvre que partiellement les besoins de la Bretagne, en terme de routes, de ferroviaire, d’aérien et de désenclavement… Mais notre collègue stéphane roudaut précisera notre pensée. Cette enveloppe devra être abondée, par la Région mais aussi par les intercommunalités et les départements, à l’instar de Mobilités Bretagne Sud. La LNOBPL reste à l’état d’études, les travaux sur Rennes-Redon ne sont évoqués que pour 2040 et l’on vient d’apprendre que le gouvernement annulait l’appel d’offre portant sur la concession de l’aéroport de Nantes Atlantique… Cinq ans après l’arrêt du projet de Notre dame des Landes, nous ne voyons toujours rien venir. Ces reculs, ces non choix, on un impact sur notre propre stratégie aéroportuaire. Oubliées les promesses du Premier ministre de l’époque Edouard Philippe venu à Rennes signer en grande pompe le pacte d’accessibilité et de mobilité. S’agissant de la modernisation des ports, vous êtes parvenus à négocier 30 petits millions supplémentaires auprès de l’Etat, quand vous-même avez chiffré les besoins à près de 900 millions ! Et comme j’évoque les ports et que nous appelons la Région à être exigeants, je ne peux m’empêcher de penser aux pêcheurs bretons qui méritent qu’on les défende avec… détermination. Ce 15 octobre marque la fin des aides pour le gasoil. Le Ministre de la Mer a dit travailler sur quatre pistes. Avez-vous seulement reçu un accusé réception du Président de la République à votre courrier cosigné par 80 professionnels de la pêche bretonne  et élus locaux dont notre collègue Yvan Moullec ? Que proposez vous concrètement ? Au moment de la dissolution de la délégation de la Bretagne à Bruxelles, comment comptez vous peser pour ne pas employer d’anglicisme, le lobbying, sur les décisions qui seront prises, les échanges post Brexit ont démarré…

T comme Transparents, c’est ce que notre groupe vous demande sur vos liens avec the shift project et le très à la mode Monsieur Jancovici. C’est en effet par voie de presse que nous avons appris que vous leur aviez confié une mission dont nous aimerions que vous la précisiez. Que lit on sur le site internet de cette association qui lance son projet VERB – Vers des économies régionales bas carbone, une expérimentation en Bretagne ! Le projet bénéficie d’ores et déjà du soutien de la Région Bretagne mais on ne sait pas de combien, de l’Ademe et de l’Afpa. Ses objectifs : montrer ce que veut dire pour une région se mettre en cohérence avec un plan de décarbonation systémique national à 2050 tel que le PTEF. Identifier les leviers régionaux et estimer l’impact sur l’emploi de la décarbonation de secteurs bretons clés, à la bonne vitesse ; tiens tiens, quelle serait cette bonne vitesse ?

Fournir une méthodologie de discussion des arbitrages possibles des efforts de décarbonation Au-delà des discussions, ce sont des choix qui s’imposent sur l’agriculture, l’industrie, l’eau, les déchets, le mix énergétique. Nous attendons toujours vos arbitrages plus qu’une méthode, ils méritent du courage. Toujours sur le site internet, il est question d’une expérimentation sur 2 bassins d’emploi : quels seront ils et comment ont-ils ou seront-ils choisis ?

Haut conseil pour le climat, Assemblée bretonne de l’eau, et maintenant VERB… nous donnent le sentiment que vous vous complaisez dans l’analyse prospective mais que vous vous révélez bien incapables de choisir ? Ferez-vous un jour la transparence sur votre vision ?

E comme Eclairés, comme nous espérions que vous le soyez par… certains lanceurs d’alerte.

Et je citerais 2 exemples. Avez-vous entendu cette revendication : « les entreprises ne veulent pas être les sacrifiées du ZAN ». C’est en ces mots que se sont exprimés les Présidents du Medef et de la CCI de Bretagne à l’occasion du Forum économique breton. Ils réalisent enfin l’impact du Zéro artificialisation nette et, avec d’autres, dont un éminent Président de Région, commencent à dire tout haut ce que (presque) tout le monde, et notamment de plus en plus de maires et Présidents d’EPCI pensent tout bas. Une enquête de la CCI révèle que 75% des chefs d’entreprises estiment que le ZAN constitue une menace pour le développement économique du territoire. Notre groupe est le premier  à s’être ému de l’impact du ZAN, symptome d’une approche descendante de la gouvernance de notre pays. Alors Président, répondrez-vous à cet appel pour un FAC, un foncier aménagé collectivement, avec les entreprises et les élus locaux ?

2è exemple et nouvel appel. Cette fois émanant des organisations professionnelles ABEA, LCA Ouest, UGPBV, POPLAIT, CERAFEL qui s’insurgent contre les attaques répétées de collectifs activistes contre les serres chauffées, les abattoirs, les coopérative et autres méthaniseurs… Que leur répondez-vous ? Pour ce qui nous concerne, notre groupe Hissons haut la Bretagne assume de relayer l’inquiétude de celles et ceux qui n’ont pas peur de défendre l’agro alimentaire breton. Sans appui clair de votre part Président, nous vivrons d’autres Bridor,… Et d’autres humiliations pour la Bretagne, à l’instar du choix pour ce fleuron breton d’aller investir 50 millions… en Normandie…  No comment…

R comme Résolus, comme nous aimerions que vous le démontriez en prenant avec notre groupe le combat en faveur du logement. Inflation, couts de construction, taux d’intérêt… Tous les indicateurs sont à la hausse, et c’est le moment choisi par le gouvernement pour recentrer le prêt à taux zéro et mettre fin à l’incitation fiscale en faveur de l’investissement locatif. Si le vœu adopté à notre initiative pour élargir le nombre de communes considérées en zone tendue, semble avoir été quelque peu entendu, puisque 35 communes de Bretagne deviennent éligibles ; il n’en reste pas moins que c’est loin d’être suffisant. Dans les zones C, la non éligibilité au PTZ condamne clairement les primo accédants, au plus mauvais moment, les privant d’un apport à valoriser auprès des établissements bancaires. Construction, rénovation, remise sur le marché de biens vacants, nous devons agir sur tous les leviers, là où s’expriment les besoins détaillés, par exemple, dans les Programmes locaux pour l’habitat des EPCI de Bretagne. Quand réunirez-vous, avec Monsieur le Préfet, les acteurs du logement Président. Au lendemain des annonces faites par le Ministre à l’occasion du congrès HLM, il est urgent de savoir ce que nous voulons pour la Bretagne et le rôle que doit tenir la Région, notamment en matière de soutien à la rénovation énergétique. Le logement ne figure t-il pas dans les compétences pour lesquelles nous demandons plus d’autonomie ? Soyons donc résolus.

Déterminés, Exigeants, Transparents, Eclairés, Résolus… Nous avons beau vous observer, participer, proposer,… force est de constater que ce ne sont pas ces adjectifs qui vous qualifient le mieux à nos yeux. Hélas pour la Bretagne. A moins que comme dans la série Deter, nous n’ayons pas encore tout vu et qu’il faille attendre le 200è épisode pour tout savoir sur votre vision. Dans un monde instable, incertain, violent, terrorisé, terrorisant, c’est cela que le citoyen attend : une vision, un cap, un projet commun. Il est donc urgent de choisir pour agir. Dibap evit ôber


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