Hissons Haut la Bretagne

Droite, centre et régionalistes au Conseil régional de Bretagne

[Tribune] Autonomie de la Bretagne : de quoi parle-t-on ?

C’était ce jeudi. Au moment même où le Président de la République annonçait devant l’Assemblée de Corse son souhait de voir l’île de Beauté figurer expressément dans la Constitution française, la Première Ministre se voyait remettre au Congrès des Régions de France à Saint-Malo une contribution transpartisane, réclamant plus d’autonomie pour la Bretagne, notamment réglementaire et financière.

Si notre groupe Hissons haut la Bretagne, Droite, Centre et Régionalistes a accepté de participer à la démarche de la majorité – relative – au Conseil régional initiée il y a un an, c’est parce que, premier groupe d’opposition à la Région, nous n’en sommes pas moins des élus régionaux à l’esprit constructif, guidés avant tout par l’amélioration de la vie quotidienne des Bretonnes et des Bretons. Porteurs de valeurs fortes, nous avons tout au long de nos travaux, redit notre attachement à la liberté, à la responsabilité, à la solidarité, à la transmission. Face aux défis qui sont les nôtres, démographiques, économiques, sociaux ou environnementaux, force est de constater, trop souvent, l’inefficacité de l’action publique. En la matière, la méthode compte donc tout autant que le fond, ce qui nous impose de travailler urgemment à une meilleure organisation des pouvoirs.

Faire plus efficace, plus lisible pour les citoyens et moins cher pour les finances publiques, telle est notre ambition. Comment ? En cultivant la subsidiarité comme la proximité et en revendiquant plus… d’autonomie.

«  Et si en attendant, le gouvernement respectait tout simplement l’article 72 de la Constitution, celui qui garantit la libre administration des collectivités locales ! »

Est-ce à dire que nous voulons pour la Bretagne ce qu’Emmanuel Macron a promis aux Corses ? Il faudrait déjà en savoir un peu plus sur la mise en œuvre concrète de cette -énième – promesse et la chance de la voir aboutir…

Et si en attendant, le gouvernement respectait tout simplement l’article 72 de la Constitution, celui qui garantit la libre administration des collectivités locales ! Car qui dit libre administration oblige à la clarification des compétences et offre l’assurance de moyens financiers pour les assumer. Or, depuis 2017, c’est tout l’inverse qui se passe. Recentralisation, sur administration, baisse des dotations,… caractérisent hélas, les relations entre les collectivités et l’État, contrairement aux discours convenus. L’article 72 est aussi riche de son quatrième alinéa ; celui qui permet aux collectivités territoriales ou à leurs groupements « de déroger, lorsque la loi ou le règlement l’a prévu, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences ».

Un seul exemple pour l’illustrer, puisé dans la crise que nous traversons en Bretagne et à laquelle nous devons répondre : celle du logement. Nous revendiquons ici un accès au Prêt à taux zéro pour tous et pas seulement comme l’a annoncé le gouvernement aux seuls accédants dans le collectif en zone dite « tendue ». À l’initiative de notre groupe, un vœu a été adopté en ce sens à la session de juillet. Nous avions bien réussi à obtenir en son temps un « Pinel breton ». Gageons que nous serons entendus…

Depuis jeudi, la Première Ministre a entre les mains des propositions concrètes pour améliorer l’action publique dans une région singulière qu’est la Bretagne, qu’elle serait bien inspirée d’examiner et de partager au Président de la République, si tant est que les paroles sur la différenciation et la décentralisation soient sincères. À défaut, les Bretonnes et les Bretons ne manqueraient pas de s’en souvenir.


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